Notre appel pour la réouverture des couloirs humanitaires en Syrie
"Il n'y a pas de plan B !"
Paris, le mercredi 7 juillet 2021 - ”Il n'y a pas de plan B possible !” L’UOSSM France et les organisations humanitaires syriennes tirent la sonnette d’alarme avant un vote du Conseil de sécurité de l'ONU qui pourrait fermer le dernier couloir humanitaire des Nations Unies dans le nord-ouest de la Syrie. Ce vendredi 2 juillet à la frontière turco-syrienne de Bab Al-Hawa, 2500 travailleurs humanitaires de 50 ONG dont l'UOSSM France ont formé une chaîne humaine sur près de 5 km tout au long du dernier point de passage humanitaire encore opérationnel. C’est notre dernier appel avant une tragédie humanitaire. Photos de la chaîne humaine du 2 juillet 2021 - Copyright Mohamad Daabol - UOSSM France
L’avenir de l’aide humanitaire est scellé par le vote crucial de ce dimanche 11 juillet au conseil de sécurité de l’ONU sur le renouvellement du dernier couloir humanitaire transfrontalier encore ouvert à la frontière Turco-syrienne à Bab Al-Hawa. Cette mobilisation fait suite à l’appel des ONG syriennes dont l’UOSSM France est signataire : Statement on Cross-Border Humanitarian Aid Mandate Un appel d’urgence a aussi été envoyé à Emmanuel Macron, président de la République Française, au Ministre des affaires étrangères Français, à la Commission européenne et aux Nations Unies.
10 ans de guerre ont eu un impact dévastateur sur le pays. Les chiffres de la guerre dépassent des records dans le désastre humanitaire, plus de la moitié de la population est déplacée que ce soit à l’intérieur du pays ou en tant que réfugié à l’extérieur, 13,4 millions de personnes ont besoin d’une assistance humanitaire, soit 21% de plus qu’en 2020. 

Depuis 10 ans, les chiffres officiels dénombrent au moins 500 000 personnes tuées, mais le manque d’accès aux soins et la catastrophe humanitaire nous font dire que les conséquences indirectes de la guerre ont causé plus de 1,5 millions de décès. 
Le déclin économique de la région, notamment la dévaluation de la livre syrienne et la crise économique libanaise affectent directement la situation en Syrie avec 90% des syriens qui vivent sous le seuil de pauvreté. 
Face à ces conditions dramatiques pour les Syriennes et les Syriens, l’aide humanitaire internationale est leur seul et unique moyen de subsistance, de survie. 

"Il n’y a pas d’alternatives, ni d’autres solutions que l’extension de la résolution pour sauver les populations." Oussama Hussein, coordinateur des partenariats UOSSM France en Turquie, en direct de Bab Al-Hawa
“Nous sommes à quelques mètres de la frontière de Bab Al-Hawa. Nous sommes ici avec 50 ONGs syriennes et plus de 2000 travailleurs humanitaires pour envoyer un message au monde entier et aux décideurs qui se rencontreront ce 11 juillet pour voter le renouvellement du couloir humanitaire transfrontalier afin d’aider les personnes du Nord de la Syrie. Nous parlons de 4,5 millions de personnes, 2,4 millions d’entre elles sont déplacées internes, 1,7 millions de personnes vivent dans des camps. Nous espérons que les Nations Unies aideront ces personnes et ne les laisseront pas tomber. La résolution 2165 adoptée par l’ONU sur l’aide transfrontalière était l’une des plus importantes pour les couloirs humanitaires afin d’aider les personnes dans le Nord de la Syrie. La manifestation d’aujourd’hui renforce ce message : Il n’y a pas d’alternatives, ni d’autres solutions que l’extension de la résolution pour sauver les populations. Les organisations présentes sont là pour affirmer qu’elles sont les seules à apporter une réponse ici. Elles sont unies. Elles sont coordonnées. Elles agissent en concertation pour aider les populations. Si les corridors ferment, nous allons devoir faire face à une grande détresse humanitaire. Car les gens ne trouveront plus de services médicaux, plus d’éducation, aucune aide pour les personnes. La crise va empirer, encore et encore. Si l’aide transfrontalière s’arrête, nous craignons l’augmentation des cas de malnutrition et des épidémies, comme la COVID-19. Nous le répétons inlassablement : sauvons les couloirs humanitaires. Sauvez ceux qui restent.” Oussama Hussein, coordinateur des partenariats UOSSM France en Turquie
L’urgence d’une aide transfrontalière “cross border” renouvelée, non à une aide humanitaire par les lignes de front “crossline” 

En juillet 2014, la résolution 2165 adoptée à l’unanimité, permettait aux agences humanitaires des Nations Unies et leurs partenaires, d’acheminer de l’aide humanitaire sans l’autorisation préalable des autorités syriennes.
Une résolution qui n’a eu de cesse d’être remise en cause notamment avec le bombardement de convois humanitaires, la réduction à un point de passage en juillet 2020 - avec la suppression des postes frontières d’Al Yarubiyah vers l’Irak, d’Al-Ramtha vers la Jordanie et de Bab El-Salam, vers la Turquie et le maintien d’un seul accès uniquement à Bab Al-Hawa, à la frontière turco-syrienne pour un an jusqu’au 10 juillet 2021.

Les discussions qui ont d’ores et déjà commencé au sein du conseil de sécurité voient la Russie, principale alliée du régime syrien, militer pour que l'aide humanitaire transite uniquement via les lignes de fronts ou crossline, autrement dit, devrait être contrôlée et centralisée directement par Damas sous prétexte de maintenir la souveraineté syrienne. 

L'aide crossline est une ligne rouge pour l'UOSSM France. Nous ne sommes pas assurés que cette aide arrivera réellement aux populations. Pour l'avenir de la Syrie, l'UOSSM France appelle à une forte mobilisation pour maintenir cet accès humanitaire transfrontalier dont dépendent des millions de personnes.

Notre page plaidoyer lancée ce mercredi 7 juillet 2021 : https://agir.uossm.fr/save-life-line/

Contact Presse :
Jehan LAZRAK,
Responsable communication et fundraising UOSSM
06 20 86 57 01 / 0788389597
j.lazraktoub@uossm.fr