Dr. Amani Ballour, médecin à la Ghouta : « Dans le seul hôpital où je travaille, nous recevons près de 100 blessés chaque jour, nous ne pouvons plus faire face »
Paris, le 13/03/2018 - L 'adoption de la résolution 2401 est loin d’avoir fait cesser la violence à la Ghouta puisqu’au moins 500 personnes ont été tuées et des milliers d’autres blessées depuis son adoption le 24 février 2018. En parallèle, au moins 26 structures médicales ont été ciblées et mises hors service, laissant toute une population déjà vulnérable, sans accès à des soins de santé. 

Hier, au moins 27 civils ont été tués, dont un ambulancier. De plus, l'hôpital Arbeen a été attaqué et mis hors service.

Au moins 1 100 personnes ont été tuées depuis le 18 février, dont neuf soignants. Plus de 4 000 civils ont été blessés. Sur les 400 000 civils estimés dans l'est de la Ghouta, au moins 100 000 ont récemment été déplacés et se trouvent sans abri.

Les habitants de la Ghouta luttent pour survivre, la plupart ont trouvé refuge dans des sous-sols, où ils souffrent de problèmes respiratoires liés à l’humidité environnante et la mauvaise qualité de l’air. Au moins la moitié de ces personnes sont des enfant, sans accès à des vivres et de l'eau potable.
Le docteur Amani Ballour, médecin à la Ghouta, a lancé dimanche un ultime cri d’alarme :
« La Ghouta orientale, assiégée depuis plus de cinq ans, endure les pires assauts, les bombardements et la famine. Nous vivons aujourd'hui dans des conditions catastrophiques, la situation médicale est absolument désastreuse.
Au cours des 20 derniers jours, nous avons reçu un grand nombre de blessés. Dans le seul hôpital où je travaille, nous recevons près de 100 blessés chaque jour. Malheureusement, la plupart d’entre eux sont des femmes et des enfants. Il y a peu de personnel médical, une pénurie de matériel médical, nous faisons de notre mieux, mais nous ne pouvons plus faire face à un si grand nombre de blessés. 

Depuis plus de 5 ans, nous alertons sur la situation dans la Ghouta, nous envoyons des messages aux Nations-Unies, à la communauté internationale et aux organisations humanitaires. Tout ce qui s’y passe est connu, rapporté et vu dans les médias, pourtant le monde reste sourd à la souffrance des gens de la Ghouta. 400 000 civils, dont 100 000 enfants, tout simplement ignorés. Leurs photos ensanglantés, blessés et tués n'émeuvent pas le reste du monde. Qu'attendez-vous pour sauver ces 400 000 civils ? »
Le Dr. Ziad Alissa, président de l’UOSSM France, a ajouté : « La résolution 2401 a été adoptée il y a maintenant 16 jours et nous avons encore 609 patients atteints du cancer qui attendent d’être évacués, dont 188 sont des enfants et 27 déjà décédés faute de traitement. Des milliers de civils blessés ne peuvent pas être traités en raison du manque de consommables médicaux. Nous avons besoin de prendre des mesures maintenant ! Les civils de la Ghouta ont besoin d'une protection immédiate, ils ont besoin d'aide, ils ont besoin de nourriture et d'eau. Les hôpitaux ont besoin de matériel médical et de médicaments. Nous exhortons l'ONU et la communauté internationale à appliquer la résolution dès maintenant, avant qu'il ne soit trop tard. Des milliers de vies sont en jeu. »
L’UOSSM invite :

1) La communauté internationale à prendre des mesures immédiates et effectives pour arrêter le massacre des habitants de la Ghouta.

2) Rejoindre la campagne mondiale de plaidoyer sur les réseaux sociaux : #UrgenceGhouta, #BreakGhoutaSeige & #SaveEastGhouta.

3) Interpeller nos dirigeants politiques locaux et nationaux. Demandez-leur de prendre des mesures pour mettre fin au siège et ouvrir des couloirs d'aide sécurisés vers la Ghouta orientale pour : l'aide médicale, l'approvisionnement en vivres et l'évacuation médicale immédiate de plus de 600 patients en état critique.

4) Organiser des événements et mobilisations au nom des habitants de la Ghouta orientale.


L’UOSSM, Union des Organisations de Secours et Soins Médicaux est une organisation humanitaire médicale française et internationale dont la mission est d’apporter secours et soins médicaux aux populations affectées par le conflit en Syrie, sans aucune considération pour leur nationalité, leur origine ethnique, leur sexe, leur religion ou leur affiliation politique. Crée en 2012, l’UOSSM a déployé son action autour de cinq programmes majeurs en Syrie pour accompagner et soutenir le personnel soignant, les victimes civiles et les malades au quotidien : la construction et le soutien d’hôpitaux, la mise en place de centres de soins primaires, de centres de soutien psychologique et de santé mentale, la formation du personnel médical et la recherche médicale. L’UOSSM soutient plus de 120 hôpitaux et plus de 200 centres de santé à travers toute la Syrie. 
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