Vendredi, 6 décembre, 2019 

DOMMAGES COLLAT ÉRAUX: L'AIDE MÉDICALE À MOURIR  ET LES RISQUE DE « CONTAGION SUICIDAIRE »
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Les législateurs canadiens maintenant chargés de revoir l'exigence de fin de vie prévue par la loi canadienne de l'aide médicale à mourir (AMM) feraient bien d'examiner certaines des preuves importantes que la Cour supérieure du Québec semble avoir contournées.

Le Dr Mark Sinyor, psychiatre canadien grandement reconnu pour son expertise clinique et ses recherches sur la prévention du suicide, a fourni un témoignage critique dans l'affaire Truchon et Gladu à titre de témoin expert. Dans un affidavit exhaustif de 50 pages, le Dr Sinyor a détaillé pour la cour l'« impact probable » de l'élargissement de l'accès à l'AMM pour les personnes qui ne sont pas en fin de vie.

Son affidavit débute en soulignant une distinction claire. En vertu de la loi actuelle, les médecins fournissent de l'aide dans le cadre d'un processus de la mort qui est déjà en cours. En vertu d'une loi permettant un accès élargi à l'AMM, les médecins causeraient une mort qui ne serait pas autrement prévisible. Selon le Dr Sinyor :

« Les deux circonstances ne sont pas les mêmes et, selon mon opinion professionnelle, elles ne doivent pas être confondues, car les considérations et l'impact sociétal sont susceptibles de différer considérablement. »

L'impact sociétal auquel le Dr Sinyor fait référence provient en partie d'un phénomène bien établi appelé « contagion suicidaire ». Le Dr Sinyor explique que la contagion suicidaire se produit « par le biais d'un processus appelé l'apprentissage social au cours duquel les personnes vulnérables s'identifient à d'autres personnes qui ont eu des pensées ou des comportements suicidaires ». Après avoir passé en revue une série de recherches internationales pertinentes, il nous met en garde :

« Élargir l'AMM en incluant les souffrances qui ne sont pas en fin de vie risque d'entraîner une contagion suicidaire et des taux de suicide plus élevés, ainsi que d'avoir un impact négatif sur la prévention du suicide... »

L'affidavit du Dr Sinyor, disponible sur demande auprès de la Cour supérieure du Québec, témoigne également de l'influence du « message des suicides » en mentionnant que les lignes directrices des médias sont éclairées par les politiques en matière de santé publique et qu'elles déconseillent de « présenter le suicide comme un moyen d'obtenir des résultats et de résoudre des problèmes ». Il note à quel point de nombreuses personnes âgées atteintes de maladies chroniques et les jeunes gravement handicapés « se sentent comme un fardeau pour leurs proches et qu'ils sentent que leurs familles s'en sortiraient mieux s'ils étaient morts ». Lorsque d'autres personnes dans des circonstances semblables semblent avoir « résolu le problème » d'« être un fardeau », l'effet d'un tel message est profond :

« Si l'AMM devient une option pour un sous-groupe de Canadiens aux prises avec des troubles médicaux ou psychiatriques intraitables, la question est de savoir si elle pourrait créer un "devoir de mourir" chez les personnes qui se sentent comme un fardeau, mais qui n'auraient autrement pas envisagé le suicide. »

Dans la conclusion de l'affidavit du Dr Sinyor, les législateurs canadiens constateront clairement le poids et les conséquences qui les attendent dans la foulée de l'arrêt Truchon et Gladu :

« Par l'entremise de l'AMM, la normalisation de la mort par suicide, comme remède contre les souffrances qui ne sont pas en fin de vie, est susceptible d'accroître les taux de suicide au Canada à un moment où les experts en santé publique et mentale s'accordent tous pour dire qu'il est impératif de réduire les taux de suicide. »
ÉVÈNEMENT À VENIR

Présentation : 
Doit-on toujours prévenir les décès prématurés? La prévention du suicide lorsque l'aide à mourir est disponible

Avec :
Brian Mishara, Ph. D.  Conseiller de la NPPV 
Directeur, Centre de recherche et d'intervention sur le suicide et l'euthanasie (CRISE), enjeux éthique en prévention du suicide et pratiques de fin de vie, Université du Québec à Montréal

Détails :
Webinaire public gratuit
Mardi 17 décembre, de 12 h à 13 h, HNE
Inscription : cliquez ici 
ACTUALITÉS

La Tribune, 30 novembre 2019 - Dénoncer avant de mourir
 
Un dernier cri de cœur de Raymond Bourbonnais, dont la mort avec l'AMM est prévue pour le 5 décembre 2019. M. Bourbonnais nous parle des conditions de vie déplorables et intolérables dans sa résidence pour personnes âgées au Québec.
DANS LA LITTÉRATURE
The Vulnerable Persons Standard was developed by a group of more than forty advisors with expertise in medicine, ethics, law, public policy and needs of vulnerable persons. The Standard is a series of evidence-based safeguards intended to help ensure that Canadians requesting assistance from physicians to end their life can do so without jeopardizing the lives of vulnerable persons who may be subject to coercion and abuse. 

To learn more about the Standard and the many Canadians and organizations endorsing the Standard, please visit us at www.vps-npv.ca.
Vulnerable Persons Secretariat
www.vps-npv.ca

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