Les médecins sur place sont désemparés et n’arrivent pas à déterminer l’origine des attaques chimiques. Le
Dr. Muhammad, médecin dans la Ghouta, nous signale que les patients présentent une hémoptysie (toux sanglante), symptôme jusqu'alors jamais constaté lors des précédentes attaques chimiques. Le Pr. Raphaël Pitti, médecin-humanitaire, responsable formation à l'UOSSM France, précise qu'au vu des vidéos envoyées par nos médecins sur place, les patients semblent présenter des convulsions plus typiques du sarin et ajoute :
"Tout laisse penser que lors de la deuxième attaque, le chlore a été utilisé pour masquer dans le même temps l'emploi du sarin".
Beaucoup de personnes ont également été tuées par les bombardements lourds sur Douma. De nombreuses installations médicales ont été mises hors service ce week-end, dont le plus grand hôpital de la région, ainsi qu’une installation médicale du Croissant-Rouge. L’évacuation de la zone a commencé, 100 bus ont été affrétés dans le nord de Douma.
L'attaque survient près d'un an après l’attaque au gaz sarin, le 4 avril 2017, sur Khan Cheikhoun, qui avait fait 89 morts, dont 33 enfants, 18 femmes et plus de 400 blessés.
L'UOSSM appelle à un cessez-le-feu immédiat à Douma, afin que l'aide médicale puisse prendre en charge les victimes de cette attaque et qu’une enquête soit immédiatement ouverte pour confirmer l’utilisation d'armes chimiques, constituant un crime de guerre.
Le Dr Ziad Alissa, président de l’UOSSM France a déclaré :
« C'est l'une des attaques à l’arme chimique les plus meurtrières depuis le début du conflit. A force de laisser impunies les nombreuses attaques chimiques en Syrie, les groupes armés gazent la population sans être inquiétés. Ces années d’impunité ont prouvé qu’il était acceptable d'utiliser des armes chimiques en toute impunité. Un an après que le monde ait été témoin de l'horrible attaque de Khan Cheikhoun, un an après avoir entendu nombre de fois nos dirigeants s’indigner à coup de « plus jamais », l’histoire se répète. Combien de vies auraient pu être sauvées si le droit international avait été appliqué ? Je suis consterné… »