16 avril 2018
 
Deux ans après l'arrêt Carter, la promesse de surveiller l'AMM ne s'est toujours pas concrétisée
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Cette semaine, dans le plus récent billet de son importante et vaste série, le blogue de la NPPV « L'importance de la surveillance » cède la parole au Dr Eric Wasylenko, un médecin de soins palliatifs. Dr Eric Wasylenko est conseiller de la NPPV, éducateur, clinicien et éthicien, et dans son essai   L'aide médicale à  mourir : rapports et surveillance, il aborde les questions de justice et d'équité. 

Dr Wasylenko nous rappelle que lorsque le gouvernement du Canada a modifié le Code criminel en 2016 pour autoriser l'aide médicale à mourir, il a donné trois garanties explicites aux Canadiens et aux Canadiennes : 
  •  L'AMM serait accessible aux personnes qui remplissent les critères légaux; 
  • L'AMM serait pratiquée dans le respect du droit de conscience des praticiens; et 
  • L'AMM incorporerait des « mesures robustes » pour protéger la vie des personnes qui, autrement, pourraient succomber en situation de vulnérabilité ou dans un moment de faiblesse. 
Il argumente que surveiller la pratique de l'AMM est crucial pour respecter chacune de ces garanties. Pour les praticiens qui sont farouchement favorables à cette pratique comme pour ceux qui y sont farouchement opposés, c'est simplement dans la nature humaine que « la décision prise puisse aisément favoriser la position bien arrêtée d'un fournisseur ». Dr Wasylenko affirme qu'il ne s'agit pas là d'une critique, mais de la reconnaissance de « la partialité humaine et [des] limites de l'objectivité ». 

« La société, en partie parce qu'elle est consciente de la partialité derrière les décisions, s'attend à pouvoir mesurer comment s'exerce dans les faits une nouvelle pratique importante à haute valeur morale. On ne laisse pas de tels événements cliniques entièrement sans surveillance. À juste titre. » 

Dr Wasylenko conclut que se contenter de présenter dans un tableau les données brutes sur les morts résultant de l'AMM ne suffira pas à « informer pleinement la pratique clinique, les législateurs, les responsables des politiques, les régulateurs, les patients potentiels et la société de façon générale ». Il énonce des recommandations détaillées sur les renseignements, dont la description narrative, qu'il est essentiel de recueillir et de rapporter publiquement pour faire en sorte que notre régime de l'AMM fonctionne conformément aux fondements de la loi.

IMPLIQUEZ-VOUS

ACTUALITÉS
  • Old age alone shouldn't be considered a justification for physician-assisted death, de Tom Koch, The Globe and Mail, 9 avril 2018. Réagissant au reportage controversé sur un mari et sa femme, âgés de plus de 90 ans, qui sont morts ensemble avec l'AMM à Toronto au mois de mars, l'auteur soulève des questions cruciales au sujet du « dangereux précédent » créé en offrant une mort prématurée à des patients vieillissants qui redoutent leur propre fragilité au lieu de les aider à affronter leurs peurs et à s'adapter à de nouvelles conditions de vie.
     
  • Medical Assistance in Dying: Will Our Voices Count? ARCH Alert, avril 2018. C'est le troisième article d'une série qui s'intéresse à l'AMM et que Catherine Frazee, conseillère de la NPPV, a préparé pour ARCH Alert. L'article, qui commence à la page 20, met l'accent sur l'« urgence croissante » de se doter d'un système de surveillance de l'AMM dans l'ensemble du pays pour « veiller à ce qu'on n'exploite pas et à ce qu'on ne fasse pas un mauvais usage de l'AMM comme "solution miracle" pour la souffrance des personnes causées par la pauvreté, la stigmatisation, la discrimination et l'exclusion, d'autant plus que ces facteurs sont souvent présents dans la vie des personnes handicapées ». 

DANS LA LITTÉRATURE
Voici de récentes recherches examinées par des pairs ainsi que des bourses d'études d'intérêt pour les personnes appuyant la NPPV :

LE SAVIEZ-VOUS?
L'aide médicale à mourir est disponible pour tous les Canadiens et Canadiennes qui répondent aux exigences prévues par la loi. Cependant, on rapporte qu'à peine 16 % à 30 % des Canadiens et Canadiennes qui meurent ont accès à des services de soins palliatifs et de soins de fin de vie.


La Norme sur la protection des personnes vulnérables a été conçue par un groupe de plus de 40 experts en médecine, éthique, droit, politiques publiques et besoins des personnes vulnérables. La Norme est un ensemble de mesures de sauvegarde fondées sur des données factuelles qui ont pour objet d'assurer que les Canadiens qui demandent l'assistance d'un médecin pour mettre fin à leur vie ne mettront pas en danger ceux qui sont susceptibles à l'abus et à la coercition.

Pour en savoir plus sur la Norme et les nombreux organismes et Canadiens qui l'appuient, veuillez consulter le site www.vps-npv.ca.

Vulnerable Persons Secretariat

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